c'est pour un enfant
Sémiramis de la Trouillère Épisode 2
Jean-B. rêve d’avoir un chien, mais ses parents ne sont pas d’accord.
Le chien de François Archampaut s’appelle Sémiramis de la Trouillère. C’est un drôle de nom pour un chien, mais François Archampaut dit que c’est parce que son chien a un pedigree qui remonte aux rois carolingiens. C’est un chihuahua microscopique avec des rubans sur la tête et un collier incrusté de diamants. Le chauffeur le promène tous les jours dans la DS 19, assis sur un petit coussin de soie sur le siège du passager.
Fiançois Archampaut dit que Sémiramis de la Trouillère ne peut manger que dans des gamelles en or massif parce que, sinon, ça lui donne des allergies terribles.
Jean-A., qui est jaloux, dit que le chien de François Archampaut fait des crottes plus grosses que lui.
- Je t’apprendrai, dit François, que Sémiramis a fait l’école des chiens policiers de Scotland Yard. Il est petit, d’accord, mais il peut maîtriser n’importe quel voleur armé jusqu’aux dents. Il a même failli jouer dans un feuilleton télévisé, mais on n’a trouvé aucun chien assez fort pour le doubler dans les cascades.
Ça en a bouché un coin à Jean-A. parce qu’on n’a pas la télé et qu’il n’a pas pu vérifier.
Un jour, on a trouvé un chien dans l’entrée de l’immeuble.
C était un minuscule corniaud à la démarche pataude et maladroite, qui fouillait dans le local des poubelles.
C est Jean-C. qui a eu l’idée: puisque papa et maman ne voulaient pas qu’on ait un chien, on le garderait en cachette, juste pour nous.
- D’accord, a dit Jean-A., mais il sera à moi.
- Pas question, a dit Jean-C. Je l’ai vu le premier.
- J’ai lu un livre sur les chiens, j’ai dit. Il n’y a que moi qui peux m’en occuper.
On s’est disputé un moment, puis on a décidé qu’il serait à nous trois. On l’a glissé dans mon cartable et on l'a monté en cachette jusqu’à l’appartement.
Merci, merci, merci !